ENEMPSI-2012 | Le secteur informel à Madagascar en 2012, poids économique et social importants en déconnexion avec le système formel

05 novembre 2013

Le Tome 2 de l'Enquête Nationale sur l'Emploi et le Secteur Informel (ENEMPSI-2012) concerne le secteur informel. Il offre des analyses sur les conditions d’activités des Unités de Production Individuelles (UPI), les caractéristiques de la main-d’oeuvre et des emplois dans les Unités de Production Individuelles (UPI), la production, l’insertion et la concurrence des UPI, la relation entre le secteur informel et l’État et enfin les problèmes et perspectives du secteur informel.


À Madagascar, au dernier trimestre 2012, le nombre d’Unités de Production Indi­viduelles (UPI) hors agriculture, élevage, chasse et pêche est estimé à 2 268 900 unités dans les branches marchandes (hors agriculture, élevage, chasse et pêche)La quasi-totalité, soit 99,9 % des UPI sont classées comme unités de production informelles, c’est-à-dire soit ne possédant pas de numéro statistique, soit ne tenant pas de comptabilité écrite ayant une valeur. Seules les activités de « sylviculture » sont inclues et classées dans la branche « primaire » administrative.




Ci-après quelques résultats de l'ENEMPSI 2012 :

  • Le secteur informel marchand non agricole a produit 7 472 milliards d’Ariary de biens et services et a créé 4 842 milliards d’Ariary de valeur ajoutée. Pour donner un ordre de grandeur de l’importance économique de ce secteur au niveau national, on estime que sa valeur ajoutée représente 24 % du PIB total officiel en 2012, et 36 % du PIB marchand non agricole.
  • Les commerces informels contribuent le plus à l’activité du secteur informel. En effet, les unités de production individuelles de la branche « commerce » contribuent pour 69 % au chiffre d’affaires total du secteur informel, pour 45 % à la production totale du secteur informel et pour 45 % à la valeur ajoutée totale du secteur informel.
  • Les chefs des UPI du secteur informel travaillent en moyenne 35 heures par semaine et gagnent en moyenne 164 000 Ariary par mois.
  • Plus de huit unités de production individuelles sur dix sont abritées dans des installations de fortune, privés d’accès aux principaux services publics (eau, électricité, téléphone).
  • Neuf unités de production individuelles sur dix sont totalement inconnues des services administratifs : ces UPI ne possèdent ni numéro statistique, ni carte professionnelle, elles ne sont enregistrées ni au Registre du commerce, ni à la CNaPS, et elles ne paient pas la patente.
  • La multiplication d’UPI au cours des dernières années traduit la montée en puissance du secteur informel comme mode d’insertion privilégié de la main-d’oeuvre en période de crise.
  • Le secteur informel est constitué de micro-unités, dont la taille moyenne est de 1,4 emploi par unité. Preuve de l’atomisation des UPI, l’auto-emploi est la forme la plus répandue : sept UPI sur dix compte un seul employé qui n’est que le chef d’unité lui-même.
  • La moitié des emplois (52 %) du secteur informel sont occupés par des femmes.
  • Exclus du système bancaire, c’est l’épargne individuelle qui finance le capital informel pour plus de 95 % de sa valeur.
  • À peine 3 % des UPI sont concurrencées principalement par les grandes entreprises du secteur formel (commercial ou non).
  • 70 % de la demande adressée au secteur informel provient de la consommation finale des ménages.