Enquête sur l'artisanat | 2002

19 février 2003

On constate que le secteur artisanat à Madagascar revêt encore un aspect informel dans sa globalité si l’on se réfère aux résultats obtenus sur l’échantillon. En effet, les points saillant de l’analyse qui sont présentés ci-après résument un ensemble de caractéristiques allant dans ce sens.

  • Les artisans, dans sa majorité, ont un niveau d’instruction faible (n’ont pas dépassé le niveau 7ème à l’école) et n’ont pas suivi de formation professionnelle. Par ailleurs, l’âge de ces artisans est de 40 ans.
  • Le mode de création et la gestion des activités des UPA sont du type familial.
  • Un manque de créativité et de diversification des produits, une production seulement conçue et destinée à satisfaire les besoins de la demande.
  • Des conditions de travail précaires reflétant la pauvreté subjective avec un taux de pauvreté de 67,8%. Toutefois, le métier d’artisan contribue à une amélioration du niveau de vie des artisans. En effet, 65,12% des artisans ont vu leur niveau de vie amélioré.
  • L’on constate aussi que la nature des produits des artisans est tributaire des matières premières qui existent dans sa commune et les communes environnantes. Ils ne se préoccupent donc pas de l’amélioration et du développement des produits en cherchant d’autres matières premières dans d’autres régions. Cela constitue une contrainte majeure quant à la diversification des produits si bien que les artisans dans sa grande majorité (71,1%) se contentent de perfectionner la qualité de leurs produits.
  • Le secteur artisanat est loin d’être saturé. En effet, plus de trois quart (3/4) des artisans sont encore en mesure d’accroître leur niveau de production de 42,3% en moyenne.
  • Les activités des artisans sont plus intenses pendant le deuxième semestre, particulièrement aux mois de novembre et décembre où le taux d’activité atteint son sommet.
  • La commercialisation des produits pose un problème pour le développement du secteur artisanat à Madagascar. Le comportement passif des certains artisans (51,7%) pour la recherche de clients favorise la présence des collecteurs qui vont jouer le rôle d’intermédiaires entre les artisans producteurs et les consommateurs réduisant ainsi la rentabilité des UPA.
  • La concurrence sur les marchés des produits artisanaux n’est pas parfaite et les prix se forment généralement soit par rapport à ceux des autres, soit par fixation a priori du profit.
  • Le recours aux crédits auprès des institutions financières spécialisées ne fait pas encore partie des habitudes des artisans malgaches. Cela est dû essentiellement au fait de ne pas trouver de prêteur ou de ne pas avoir les moyens pour satisfaire les conditions exigées par ces institutions.
  • Comme toute activité de production, le métier d’artisan rencontre tous les genres de problèmes touchant une activité économique. Les problèmes les plus évoqués concernent l’insuffisance de fonds de roulement et ceux liés au manque de financement.
  • Une faible partie des artisans adhèrent aux chambres de métiers et aux différentes coopératives qui réglementent le secteur. De plus, nombreux sont les artisans qui ne savent pas encore l’existence des chambres de métiers, ce qui n’est pas étonnant car la majorité des artisans ne voit pas d’avantages en adhérant à ce genre de structures.
  • Malgré tous les problèmes et les conditions difficiles dans lesquels les artisans exercent leur métier, ils restent toujours optimistes sur l’avenir de leur propre UPA (77,4%) ainsi que celui du secteur artisanat en général (77,0%).