Enquête sur les entreprises à Madagascar 2005

20 avril 2006

Ce document présente le rapport de l’Enquête sur les entreprises à Madagascar.

L’enquête a été menée avec une grande rigueur méthodologique et statistique. A cet effet, un plan de sondage à deux degrés avec stratification à chaque degré a été adopté. Le rapport, lui-même, est divisé en trois chapitres dont le contenu est inter dépendant en vue de donner à l’ensemble un solide aspect d’unité.

La première partie aborde les caractéristiques des entreprises dans la grande île. Tout au long du rapport, d’ailleurs, trois articulations sont choisies pour décrire cette répartition : la forme juridique, le type de l’affaire et la branche d’activité.

Il est clair, de toute façon, que la province d’Antananarivo, à travers la région Analamanga, concentre la majorité des établissements. Dans presque tous les indicateurs, la grande disparité de cette distribution profite à cette dernière. Excepté le cas de la valeur ajoutée créée par entreprise, pour lequel les entreprises de la région Sava sont plus performantes.

En somme, le type de business malgache serait, ainsi, une micro-entreprise avec une dizaine d’employés permanents, non rémunérés et masculins s’occupant de commerce. L’analyse des chiffres d’affaires et de la valeur ajoutée complète la description des firmes autochtones. Ainsi, le chiffre d’affaires augmente en fonction de la taille de l’entreprise tandis que le taux de valeur ajoutée diminue selon cette indication.

En 2004, en gros, les sociétés formelles du secteur II et III ont eu un CA total de 7 380 milliards d’Ariary et ont créé une valeur ajoutée de 4 336 milliards d’Ariary. Dans ce même ordre d’idée, le montant du capital est estimée à 7 173 milliards d’Ariary. La somme des investissements est évaluée à 1 708 milliards d’Ariary. Evidemment, ces chiffres sont à comparer avec le budget de l’Etat ou le produit intérieur brut pour se faire une idée juste des valeurs et de leur importance.

A la suite de quoi, le présent exposé entre dans une deuxième partie qui analyse les résultats pour chacune des 22 régions de l’île rouge.

Le poids de la région Analamanga apparaît, de nouveau, comme considérable en terme de CA et de VA qui sont respectivement de 80% et de 79% du total de l’ensemble du pays.

La région Sava la suit du point de vue de la création de VA car elle totalise 4,11% du total général. En plus, Analamanga capte 89% des investissements de la totalité. Toutefois, le taux d’investissement le plus élevé se trouve dans les régions Anosy et Menabe : à raison de 269 % pour les grandes entreprises et 123,55% pour les PME / PMI à l’Anosy tandis que ce taux pour le Menabe est évalué a 225,11%. Quoiqu’il en soit, l’utilisation des fonds propres est la plus courante pour soutenir les investissements dans toute l’île.

Il faut noter que 10 régions ne comportent aucune grande entreprise. Par ailleurs, dans certaines régions, les sociétés peuvent ne faire aucun investissement au cours d’une année. Exemple, les grandes entreprises dans la région du Vatovavy Fitovinany, le Melaky et Atsimo  Andrefana et les PME/PMI dans la région de Betsiboka et l’Androy. Bref, le tissu économique parait fragile et très déséquilibré.

Une fois les éléments intrinsèques des établissements et des régions sus, le rapport attaque les facteurs externes qui conditionnent le développement des entreprises dans ces découpages administratifs.

Le dernier chapitre abordant l’environnement des affaires clôt, donc, le rapport. En gros, il s’agit d’une restitution des perspectives issues d’une enquête de l’opinion des entrepreneurs a propos de la réalité qu’ils vivent et sur leur avenir.

Concrètement, cette réalité se décrypte à travers trois paramètres : les perspectives d’évolution des entreprises, l’accès au crédit et l’accès à la terre.

Il est clair que les opinions des entrepreneurs divergent un peu quant aux perspectives d’évolution du monde des affaires locales.

Il ressort que les entrepreneurs des secteurs III sont plus optimistes sur l’avenir que leurs collègues du secteur II. Toutefois, les deux ne perçoivent pas, vraiment, de sécurité des investissements. Concernant la concurrence, elle est ressentie comme déloyale pour 57,5 % des businessmen. Cependant, plus de la moitié ont constaté une amélioration des procédures administratives. Assurément, les différents programmes et projets pour dynamiser le secteur privé malgache et les outils instaurés afin de simplifier les démarches des businessmen portent déjà leurs fruits.

Alors que les textes et les lois en vigueur sont ignorés par 40% des entreprises, seuls le tiers perçoit la mondialisation comme avantageuse. C’est un résultat qui n’est pas surprenant mais ne veut pas dire pour autant que tous les entrepreneurs voient dans la mondialisation une réelle menace.

Il a été constaté que 53 % des sociétés ont besoin de crédit pour investir et elles puisent plutôt dans les réseaux bancaires. Toutefois, les établissements ont une opinion négative sur les services offerts par ces réseaux. D’ailleurs, seuls 34% des demandes de crédit auprès des institutions de micro finance sont satisfaites (74% pour les institutions financières conventionnelles). La cause en est l’absence d’une garantie suffisante pour 53% des cas en micro finance et 62,6 % pour les institutions normales. C’est une parfaite illustration du discours récurrent sur l’absence de fonds.

Par ailleurs, il convient de noter que 52 % des entreprises sont propriétaires de leur terrain (ce qui est justifié par un titre au moins). Enfin, 43 % des sociétés n’ont aucune opinion sur les politiques foncières et des investissements malgaches. Ce résultat semble démontrer une indifférence face à la politique foncière de l’état. Ce qui laisse un peu dubitatif.

Il résulte de ce qui précède que le résultat de cette enquête s’avère à la fois intéressante et instructive a plus d’un titre. Surtout que ce rapport servira de base pour le futur.

Sans aucun doute, le questionnaire, ayant servi de support à ce document, a été, si bien établi que, presque, tous les pans de l’économie malgache y sont décryptés. L’impact de toute politique économique future pourra être aisément évalué dorénavant.

Une grande part a été réservée à l’aspect qualitatif. Comme vu plus haut, cela a été divisé en trois axes. D’abord, les conditions d’activités, les perspectives et le climat des affaires suivi de la section sur l’accès au crédit pour arriver enfin au positionnement par rapport à l’accès à la terre.

Le questionnaire a été construit non seulement, pour disposer de chiffres précis, mais aussi afin de laisser librement les entrepreneurs s’exprimer franchement sur les soucis ou éventuels obstacles auxquels ils font face. Bien évidemment, le but étant qu’ils formulent eux-mêmes les solutions idoines telles qu’ils les sentent ou souhaitent.

Dans cette optique, cet écrit montre de façon claire et presque exhaustive la réalité vécue par les entreprises à Madagascar.

Il en résulte que tout un chacun peut tirer des conclusions sensées, correctes, terre à terre mais avec de bonnes bases théoriques. Par conséquent, les acteurs socio-politico-économiques disposent d’un outil d’où, ils peuvent puiser bonne inspiration pour toujours mieux assurer le développement du secteur prive en premier lieu. Puis, en deuxième lieu, le rapport permet de dresser des objectifs réalistes pour la croissance du secteur privé malgache.