ETVA 2013 | Enquête sur la Transition des jeunes dans la Vie Active

17 avril 2014

L’Institut National de la Statistique (INSTAT) a réalisé l’Enquête sur la Transition des Jeunes vers la Vie Active (ETVA) en 2013 avec l’appui technique et financier du Bureau International du Travail (BIT) par le biais de « Work4youth ». L’objectif de cette enquête est de recueillir des informations détaillées sur la situation du marché de travail des jeunes et de quantifier la facilité ou la difficulté relative à l’accès des jeunes à leur sortie de l’école au marché du travail. L’enquête a été menée auprès de 3 300 ménages et plus spécifiquement auprès d’un jeune âgé de 15 ans à 29 ans au sein de chaque ménage.


En 2013, 78,9 % des jeunes de 15 ans à 29 ans sont économiquement occupés. La majorité de ces jeunes se trouvent dans l’agriculture et dans les activités de commerce. La majorité des jeunes malagasy de 15 ans à 29 ans vivent en milieu rural (74,4 %). Six jeunes malagasy sur dix ne sont pas mariés, 31,6 % de ces jeunes sont mariés et seulement 3,2 % sont en union libre.


En 2013, sept jeunes sur dix proviennent de ménages pauvres (35,7 %), 28,9 % de ménages très pauvres et à peine 4,5 % appartiennent à des ménages aisés. Enfin 30,9 % des jeunes vivent dans des ménages se situant dans la moyenne nationale financièrement.


Le niveau de scolarisation des jeunes malagasy de 15 ans à 29 ans est assez faible : 3 % ont atteint le niveau du supérieur, 40,1 % ont terminé le secondaire, 40,5 % ont atteint le primaire et 16,5 % n’ont jamais été scolarisés. La non-scolarisation des jeunes malagasy s’explique principalement par des raisons économiques (44,6 %), surtout chez les jeunes femmes (47 % des jeunes femmes).


Les jeunes économiquement occupés veulent « gagner beaucoup d’argent » et « avoir une bonne vie de famille ». Les jeunes chômeurs se préoccupent beaucoup plus de leur réussite professionnelle et aspirent à « gagner beaucoup d’argent ». Enfin les jeunes inactifs aspirent à une bonne vie de famille et à la réussite professionnelle.


En 2013, 69,4 % des jeunes malagasy ont un travail non régulier compte tenu de l’importance du secteur informel dans l’économie de Madagascar. Les jeunes femmes sont plus touchées par cette irrégularité de l’emploi.


A Madagascar, 1,3 % des jeunes sont au chômage au sens du BIT. Les jeunes femmes sont plus touchées (taux de chômage de 1,4 %). Plus de la moitié des jeunes chômeurs ont passé un an ou plus au chômage.
Près d’un cinquième des jeunes âgés de 15 ans à 29 ans appartiennent à la population inactive. Le taux d’inactivité baisse considérablement avec l’âge. L’inactivité est plus un phénomène urbain : le taux d’inactivité est de 35,1 % en milieu urbain.


En 2013, près de huit jeunes sur dix sont des travailleurs. La moitié des jeunes travailleurs sont des aides familiales non rémunérés. Seulement 4 % d’entre eux sont des employeurs. Dans l’ensemble, 75,7 % des jeunes travailleurs se trouvent dans le secteur de l’agriculture. Selon la Classification Internationale Type des Professions (CITP), 59,7 % des jeunes actifs occupés travaillent comme « agriculteurs et ouvriers qualifiés de l’agriculture et de la pêche ».


Les conditions de travail des jeunes restent précaires dans les emplois rémunérés, même si 53,1 % des jeunes sont satisfaits de leur contrat actuel. Pour les jeunes âgés de 15 ans à 19 ans, rares sont ceux qui bénéficient des avantages sociaux fondamentaux. Ainsi, seulement 5,3 % d’entre eux sont payés pour leurs heures supplémentaires de travail.


Sur l’ensemble des jeunes travailleurs indépendants, 31,2 % travaillent seuls (ou sans employé) et 62 % dirigent une unité de production avec au moins un employé pour les aider. Le besoin d’être indépendant et de créer sa propre entreprise (sans être sous les ordres d’autrui) est la motivation principale pour la moitié des jeunes travailleurs indépendants. Le chiffre d’affaires de l’ensemble des jeunes dirigeants une unité de production est de 172 milliers d’Ariary. Le chiffre d’affaires et le profit généré par l’activité des jeunes travailleurs indépendants évoluent avec l’âge et le niveau d’instruction.


L’adéquation formation/emploi concerne quatre jeunes sur 10 : 39,6 % des jeunes affirment que la formation reçue est adaptée à leur emploi actuel. Cependant, 12 % des jeunes travailleurs s’estiment surqualifiés et 48,4 % ressentent des lacunes dans leurs connaissances ou leurs capacités.

Document(s) téléchargeable(s):

INSTAT_ETVA-2013_05-2014.pdf (14.14Mo)