INSTAT-Madio | Le secteur informel à M/car à travers l'EPM - décembre 1995

02 décembre 1995

En l993, sur l'ensemble du territoire malgache, on comptait 678 300 unités de production informelles (UPI), employant 1 116 500 personnes dans les branches marchandes non agricoles. Ce chiffre montre l'importance économique des activités informelles pour la population malgache, puisqu'en moyenne près d'un quart des ménages tirent l'ensemble ou une partie de leurs revenus d'une unité de production informelle. Les activités informelles sont plus fréquentes en milieu urbain. L'environnement y est plus favorable à la création de ces types d'activités, notamment les activités commerciales. Sept ménages sur dix y dirigent une unité de production. Plus de 42% des UPI se sont concentrés dans les commerces de détail. Mais il faut noter aussi le poids relativement important des "ouvrages en bois". Ils représentent plus de 26% des UPI.
 
Le secteur informel se caractérise par une précarité généralisée des conditions d'activité. Plus de 95% des UPI ne possèdent ni de véritable local ni de terrains aménagés pour l'exercice de leurs activités. Cette précarité touche au même degré toutes les branches d'activités aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural.
 
Méconnues des services de l'Etat, les UPI apparaissent plus comme un secteur de développement spontané des activités économiques des ménages que comme une stratégie de contournement de la législation en vigueur. Mais l'absence de numéro d'enregistrement statistique (n°Stat) ne signifie pas que le secteur informel ne soit pas fiscalisé, puisque 28% des UPI payent des impôts. En milieu urbain, cette proportion a atteint 37% et en milieu rural l7%. Ce sont surtout les transporteurs et les commerçants qui sont les plus concernés. Néanmoins, la part des impôts et taxes payés à l'Etat reste faible, n'atteignant que 2,4% de la valeur ajoutée totale du secteur.
 
La multiplication des créations d'UPI au cours des années 90 traduit la montée en puissance du secteur informel comme mode d'insertion privilégié de la main-d’œuvre en période de crise. Mais elle s'accompagne aussi d'une orientation de plus en plus marquée vers les secteurs de circulation (notamment les commerces de détail) au détriment des secteurs de transformation. Les activités manufacturières informelles sont affectées par une certaine forme de saturation de la demande.
 
Le secteur informel occupe un actif sur cinq. Il est essentiellement constitué de micro-unités, dont la taille moyenne est de l,6 emplois par unité et où l'auto-emploi est la règle dans plus de six établissements sur dix. La relation salariale y est très minoritaire. Le taux de salarisation atteint à peine 7% et les entreprises salariales ne représentent que moins de 4% des UPI. L'intensité de la relation salariale discrimine assez bien le secteur informel du secteur formel, où la norme salariale est la règle.

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