RGPH 3 | Rapport thématique - Thème 7 - Natalité et fécondité des femmes à Madagascar

08 février 2022

Natalité et fécondité des femmes à Madagascar

A l’instar de nombreux pays de l’Afrique Subsaharienne, Madagascar est un pays où la fécondité demeure encore élevée. Le niveau de l’ISF baisse moins vite par rapport à la hausse de l’utilisation des moyens contraceptifs modernes. Selon les sources de données existantes, l’ISF varie de 6,1 enfants par femme en 1992 (EDS I) à 4,6 enfants en 2018 (MICS 2018) alors que le taux de prévalence contraceptive moderne a été multiplié par 8 pendant cette même période, allant de 5 % en 1992 à 40 % en 2018 (INSTAT, 1997 ; 2019). Par ailleurs, la problématique population et développement faisait déjà l’objet d’une préoccupation antique. Mais c’est à partir du XVIIIe siècle que s’effectue pour la première fois la formulation scientifique, avec Malthus, de la relation qui lie le développement économique et la croissance démographique. Selon l’auteur, une forte fécondité, si elle n’est pas freinée à temps, apporte de la misère et de la pauvreté car il y a plus de population que de ressources. Par contre, certains courants moins pessimistes ont émergé à partir des années 60. Et la construction la plus complète vient de l’œuvre de l’économiste danoise E. Boserup (1970) qui, en prenant l’exemple dans le secteur agricole, affirme que la croissance de la population est favorable au développement économique. En effet, toute pression démographique s’accompagne toujours d’une révolution technologique car « la propension à produire davantage est une fonction directe de l’effectif de la population ». Comme synthèse de ces deux courants diamétralement opposés, la réduction de la fécondité est bénéfique pour l’économie car elle s’accompagne d’un changement au niveau de la structure par âge de la population en augmentant la proportion de la population d’âge actif (qui peuvent investir et/ou épargner du fait de la réduction des charges relatives aux enfants) par rapport aux fragments dépendants de cette population (enfants et personnes âgées) ; c’est le dividende démographique.