I. ORGANISATION DU RECENSEMENT
I.I Date du recensement
Cette opération a été prescrite par l’arrêté n° 2062 SE/ST
du 12 septembre 1951. Primitivement fixée à la nuit du 15 au 16 octobre, la
date du recensement a dû être reculée d’une semaine pour permette la mise en
place des bulletins de recensement qui n’avaient pu arriver à la date prévue
dans certains centres éloignés. Le recensement s’est donc appliqué à la
population présente dans le Territoire dans la nuit du 22 au 23 octobre 1951.
I.2 Limites territoriales
Le recensement ne s’est étendu qu’à la Grande Île proprement dite, et aux îles côtières (Ste Marie, Nossi-Bé, Nossi-Lava), à l’exception des autres dépendances pratiquement inhabitées à cette époque.
Il y a lieu de noter que l’Archipel des Comores bénéficie
depuis le 1er Janvier 1947 d’un Statut autonome et ne fait, par
conséquent, plus partie des Dépendances de Madagascar.
I.3 Personnes soumises au recensement
L’Arrêté prescrivant le recensement prévoyait, dans son article 2, qu’étaient tenus de se faire recenser, tous les éléments civils et militaires de la population de Madagascar, non autochtones, présents sur le Territoire dans la nuit du recensement.
Pratiquement, la distinction entre les personnes à recenser et celles qui n’étaient pas soumises à l’opération, s’est faite d’après le Statut personnel. Seules, ont été recensées, les personnes de Statut civil français ou étranger. Cette méthode a permis d’éliminer du recensement, les personnes d’origine comorienne ou africaine qui pouvaient, du point de vue des buts de l’enquête, être assimilées aux autochtones. En revanche, ont été inclus les citoyens français d’origine malgache, mais ceux-ci sont peu nombreux et l’erreur systématique ainsi introduite, est très faible.
La population recensée est donc la population présente ou de fait (membres de la famille présents et hôtes de passage).
I.4 Préparation et organisation du recensement
Le recensement a été effectué par bulletins individuels dont le modèle est annexé dans le fichier Pdf. Ces bulletins, ont été distribués par les agents recenseurs au cours d’une période de pré-recensement, d’environ 15 jours, et relevés à partir du jour suivant la nuit qui définissait la date précise du recensement.
Le dépouillement a été effectué mécanographiquement par le Service de Statistique Générale de Madagascar à Tananarive.
Le rôle du « Bureau Central du Recensement » a été assuré par le Service de Statistique Générale à Tananarive et l’organisation des centres de recensement, a été confiée aux Chefs de District et à l’Armée, plus spécialement chargée, du recensement des militaires et de leurs familles.
D’une façon générale, les agents recenseurs, chargés de la mise en place et du ramassage des bulletins individuels, ont été fournis, ont été fournis par l’Administration locale, l’Armée et la police.
Au cours d’une période préparatoire, des instructions détaillées, ont été adressées aux différents Chefs de Centres, en vue de permettre la formation des agents recenseurs de leurs centres. Les bulletins individuels et les bordereaux d’agents recenseurs, ont été répartis au cours de cette période. Comme il l’a déjà été signalé, quelques retards se sont produits dans la distribution des bulletins destinés à des centres éloignés.
La période de pré-recensement, environ trois semaines, a permis :
- de former les agents recenseurs (explication des instructions générales, instructions particulières),
- de repérer sur le terrain les habitations des personnes
assujetties au recensement,
- de procéder à la distribution des bulletins individuels
dans les maisons,
- de remplir les bordereaux d’agents recenseurs.
En règle générale, ce sont les Chefs de Gouvernement et les Chefs de canton qui ont été chargés des opérations matérielles du recensement, tout au moins, en ce qui concerne la population civile. Les militaires, et dans quelques cas particuliers leurs familles (base aérienne d’Ivato, base de Diégo-Suarez… ) ont été recensés par les soins de l’Armée.
A Tananarive, le recensement a été dirigée par les Chefs de Districts en liaison directe avec le Service de Statistique Générale. Les agents recenseurs ont été recrutés parmi les délégués cantonaux et notables de la ville. Ce choix a présenté l’avantage de pouvoir confier le travail à des personnes connaissant parfaitement le secteur dans lequel elles devaient opérer. La ville a été divisée en 39 Secteurs correspondants aux 13 cantons, comprenant chacun trois quartiers. Ces agents recenseurs ont travaillé en liaison avec les commissariats de police chargés du recensement des organismes spéciaux (hôtels, pensions de famille, collèges, hôpitaux, cliniques). Pour faciliter les rapports avec la population européenne, les notables et délégués contanaux, ont été pourvus d’une lettre d’introduction. En outre, des communiqués de presse et de radio, informèrent les habitants de l’organisation inhabituelle de ce recensement.
Après le ramassage des bulletins et pour parer au mieux aux oublis inévitables, des rappels furent faits par la Presse et la radio.
II. COMPARAISON AVEC LES RÉSULTATS DE 1946
La comparaison des résultats obtenus avec ceux du recensement de 1946 est rendue extrêmement difficile, sinon impossible, pour les raisons suivantes :
- d’une part, la définition de la population à recenser n’a pas été la même pour ces deux recensements. En effet, en 1946, tous les étrangers n’ont pas été recensés puisqu’ont été systématiquement exclus du recensement, les Chinois et sujets protégés étrangers (Hindous, Arabes d’Aden, etc).
- D’autre part, les limites territoriales ont varié depuis 1946 puisque, à cette époque, l’Archipel des Comores faisaient encore partie des Dépendances de Madagascar. Bien qu’effectué à la même date et dépouillé à Madagascar, le dernier recensement des Comores fera l’objet d’une publication séparée.
- Enfin et surtout, les résultats obtenus en 1946 ne sont
pas satisfaisants. En effet, il n’avait été établi au total que 27 666
bulletins dont 26 211 seulement ont pu être exploités (la différence tenant
aux doubles emplois, aux absents, aux bulletins incomplets ou mal établis,
etc). Dans les centres de Tananarive et de Tamatave, des vérifications faites à
posteriori, ont montré qu’une partie de la population n’avait pas été touchée.
Les défauts constatés sont dus pour partie à l’insuffisance numérique des
agents recenseurs, pour partie au peu d’intérêt apporté par les personnes à
recenser et aussi à l’absence de Service de Statistique dans le Territoire.